Nous avons organisé des webinaires « Ask Me Anything » (AMA) tout au long de l’année scolaire 2021-2022. Ces webinaires avaient pour but d’explorer les sujets qui étaient ressortis de l’étape 1 comme étant importants pour les candidats à l’enseignement et les professeurs. La structure d’un webinaire AMA est essentiellement une session de questions-réponses avec des experts du domaine dans le cadre desquelles les participants peuvent envoyer des questions à l’avance ou poser des questions en direct. Nous avons demandé à tous nos experts (enseignants et chercheurs) de préparer de brèves présentations (2 à 5 minutes) sur eux-mêmes et leur travail sur le sujet choisi afin de lancer le débat. Les sessions étaient animées par l’un des assistants de recherche du projet. Toutes les sessions étaient bilingues, bien que l’anglais ait été la langue la plus utilisée.
Nous avions prévu 5 sessions AMA, mais nous avons dû annuler la dernière en raison d’une baisse de la participation vers la fin du semestre. Les sujets abordés dans les sessions AMA ont été les suivants :
Perturber les idéologies et pratiques coloniales en FLS - octobre
Français de base - novembre
Immersion en français - janvier
La technologie au service du FLS - mars
Inclusion en FLS - avril (annulé)
Nous avons recruté des étudiants à l’aide d’affiches envoyées par les professeurs et via les médias sociaux dans les deux établissements. Dans la plupart des cas, nous avons dû poser des questions aux candidats à l’enseignement qui se montraient timides. Nous avons eu des participants de l’Université York (Glendon et Keele).
Pendant les sessions AMA, plusieurs problèmes technologiques se sont posés concernant les connexions Internet, les liens erronés et les codes d’accès manquants, ce qui a empêché de nombreux participants d’accéder aux sessions. Notre première session comptait environ 15 participants, puis la taille des groupes s’est réduite. Seuls nos trois orateurs invités sont venus à la session d’immersion en français, aucun participant ne s’étant présenté. Cette session a connu de sérieux problèmes avec les codes d’accès et l’entrée dans la salle Zoom. Nous avons poursuivi la discussion malgré l’absence de participants en posant des questions que nous avions générées sur la base des sessions précédentes et de nos données de l’Année 1. Lors de notre dernière session, nous avons eu environ six participants. Toutes les sessions ont été enregistrées (avec le consentement des participants et des intervenants) et ont été mises en ligne sur camerisefsl.ca.
Rétroaction des participants
La série de sessions AMA a été appréciée par les participants, car elle leur a donné un espace pour créer un réseau plus large d’enseignants de FLS et créé un lieu pour poser des questions et recevoir des idées et des ressources pour leur futur enseignement. Les participants ont fait remarquer que l’élément collaboratif de cet espace était ce qu’ils appréciaient le plus, en particulier le partage des ressources et le climat de collaboration créé par le partage du vécu et des luttes. Les sessions AMA sont devenues un espace ouvert et collaboratif, une personne interrogée ayant déclaré qu’elle se sentait « à sa place ».
Un autre participant a ajouté que ces séances ont comblé une lacune dans ses connaissances, en particulier en ce qui concerne les idéologies coloniales dans le FLS et le français de base. Ces sessions ont permis d’approfondir leurs connaissances et leur compréhension, qui selon le candidat à l’enseignement avaient été abordées dans leur programme, mais plutôt de manière superficielle, sans profondeur ou pertinence pour leurs pratiques d’enseignement.
Un participant a indiqué que le fait que les sessions AMA étaient bilingues n’avait pas eu d’effet sur sa CL parce que la session s’était déroulée en anglais; toutefois, ce même participant s’est dit nerveux avant la discussion bilingue parce qu’il ne savait pas à quoi s’attendre et qu’il était nerveux à l’idée de parler en français devant des inconnus. Un participant a fait remarquer que la discussion bilingue ne constituait pas un obstacle majeur à sa participation et qu’il se sentait capable de contribuer, mais que cela ralentissait légèrement sa participation à la conversation (en raison du temps de traitement, de la vulnérabilité).
Un participant a mentionné que les sessions AMA n’avaient pas eu beaucoup d’impact sur lui en tant qu’enseignant de FLS (identité, CI, CP, PC), mais qu’elles l’avaient aidé à aborder ces questions dans sa propre pratique en tant qu’enseignant de FLS et qu’il y avait eu un développement utile des compétences pratiques. Plus précisément, un participant a indiqué que la session AMA lui avait apporté des indications utiles sur la manière d’étayer la planification des cours, d’obtenir une meilleure participation des élèves et de répondre aux besoins et intérêts de ces derniers, cela afin de montrer que le français fait partie de leur identité et de les encourager à poursuivre l’apprentissage du français.
Les candidats à l’enseignement ont également indiqué qu’ils se sentaient encouragés à poursuivre leur apprentissage personnel tout au long de la vie et à examiner et affiner en permanence leurs pratiques d’enseignement dans une perspective critique.
L’un des points à améliorer, selon les participants, est que les orateurs doivent avoir en réserve les informations qu’ils peuvent partager/discuter pour combler les temps morts dans l’enchaînement des questions-réponses. La transition entre les questions doit être plus fluide. En effet, pendant les sessions, les participants étaient souvent silencieux. Nous ne savons pas si c’est parce qu’ils se sentaient obligés de parler français, mais nous avons souligné qu’il s’agissait d’une discussion bilingue pour cette raison.
Bien qu’ayant le sentiment que les session AMA ont permis de montrer que les enseignants de FLS sont « dans le même bateau », un participant est reparti avec l’impression qu’il était le seul responsable de la résolution de tous les problèmes liés à cette situation.
« Je dirais que cela a renforcé l’idée que beaucoup d’entre nous sont dans le même bateau lorsqu’il s’agit des défis auxquels nous sommes confrontés, mais que nous sommes encore en grande partie seuls pour les résoudre. »